Paris Budapest

Depuis le dernier post nos tribulations ont pris un tour nettement plus rocambolesque.

Vienne, tout d'abord, etait sublime, tout comme la piste cyclable le long du Danube jusqu'a Heimburg. La nuit nous a surpris avant que nous atteignions Bratislava mais cela nous a permis de decouvrir cette charmante ville fortifiee a la frontiere avec la Slovaquie. Avec Bratislava nous avons atteint le point le plus agreable du voyage. Un soleil frais nous accompagnait a velo, nous etions encore plein d'enthousiasme et d'energie et la ville nous a offert de bonnes surprises. Quelques heures plus tard, sous une pluie battante et la nuit tombant a Sap, dans le fin fond de la Slovaquie, au beau milieu d'une fete de village pas tellement hospitaliere nous faisions deja moins les fiers. Il nous a fallu traverser la frontiere avec la Hongrie, de nuit, pour trouver gite a Gyor, ville magnifique par ailleurs. Mais c'est le trajet entre Gyor et Esztergom qui a vraiment eprouve notre caractere : plus de 120 km sous la pluie, dont une grande partie dans des chemins de traverse, des routes de graviers ou bien des sentiers innondes. La campagne Slovaque sous la pluie perd de son charme lorsque vous etes trempes, sans rien a boire ou a manger et une ligne droite de 60km en face sans un seul village a traverser. Je passerai sous silence certains episodes dans les villages que nous traversions effectivement et qui etaient tres tres loin d'etre hospitaliers. Disons seulement que nous avons realise que la vodka se boit tres tot le dimanche matin dans les villages slovaques. Peut-etre une histoire de religion et de communion avec l'au dela.

L'arrivee a Budapest nous a donc rendu euphoriques, et soulages ! Le temps de prendre nos marques dans la ville et l'auberge de jeunesse et les difficultes du periple a velo semblent deja loin. Nous avons enfin trouve la canicule. La chaleur dans notre chambre est insupportable, encore plus que l'odeur. Nous lavons nos habits au savon de marseille et avons fait la cuisine pour la premiere fois avec des pieces rapportees des etages de l'auberge de jeunesse. Une poelle antique, une passoire douteuse et deux cueilleres a soupe et nous avons fait un festin de pates au poulet, camembert et piment local. Nous avons aussi profite du festival Sziget. Entre jonglage, rencontres sympatiques, concerts et tous les ingredients usuels des festivals post-woodstock nous avons presque regrette de n'arriver que pour le dernier jour. Nous avons fait de notre mieux pour rattraper le temps perdu et en quelques heures nous etions plein de boue et euphoriques a nouveau.

Aujourd'hui nous souffrons un peu des sequelles de tous ces efforts. Nous avons mal aux cervicales, des courbatures du voyage et du concert, de la fatigue accumulee, nous commencons a avoir faim, des problemes techniques avec notre materiel (il faudra malheureusement attendre septembre pour voir de nouvelles photos sur ce blog). Nous avons reussi a nous debarrasser de la boue qui nous collait au corps mais avec cette chaleur nous essayons sans succes de nous rafraichir a longueur de journee avec des douches froides.

Le voyage prend un gout de fin de route. Nous avons clairement depasse notre budget et commencons la partie du voyage qui manque serieusement d'organisation. Budapest est une ville chere, meme notre hostel qui est pourtant - et sans aucun doute - l'endroit le moins cher et le moins luxueux de toute la Hongrie. Nous avancons donc vers l'inconnu. Nous prenons le train pour la Croatie demain, peut-etre, avec pour objectif de trouver des points de chute moins chers et du repos. C'etait le blog Paris Budapest. Il y aura des mises a jour et une selection de photos parmi les centaines que nous avons prises. Peut-etre que nous essaierons de raconter plus tard, mais peut-etre aussi vaut-il mieux vivre certaines choses sans se soucier du recit. Pour l'instant a nous la suite de la route.

Munich. Nous sommes crevés du voyage et la journée se passe sans rebondissement notable. Dominik nous accueille comme des princes et nous emmène dans les endroits branchés de la capitale bavaroise.

Paris, Gare de l'Est, 7h00 du matin. On a réussi a se lever, la grève des transports allemands a été annulée, les risques d'attentat ne se sont pas concrétisés et nous avons miraculeusement trouvé la bonne correspondance. Le voyage s'est effectue sans histoires, il a plu tout du long.

Paris c'est autre chose quand même...Le moindre café a tout de suite une gueule de carte postale. Entre la station Saint Michel et la Rue des Ecoles il y en a des tonnes. Shakespeare & Co, la maison, Notre Dame ... des cartes postales et des souvenirs. Julie et Pauline nous accueillent. On les adore. La nuit commence bien. Demain lever a 6h et départ pour Munich.

Londres, Saint-Palais, derniers préparatifs. Au téléphone, tous les jours, des histoires de contenance de sac a dos et d'absorption de serviettes de voyage. Des débats sur l'occupation des auberges de jeunesse pendant l'été, le camping sauvage en Slovaquie et l'usage de l'euro dans les pays en voie d'accéder a la monnaie unique. Tout ça n'est pas si important : On a beau essayer de prévoir, il faudra surtout savoir improviser ! Mais c'est agréable de parler avant le départ. C'est comme si on était déjà sur la route.